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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 21:05

A six journées du terme, Brest a atteint la barre des 40 points, à 4 points de la 6e place mais aussi de la 18e, c'est-à-dire à équidistance de la relégation et de la coupe d'Europe. Au-delà du plaisir de retrouver l'élite, quel qualificatif sera associé à cette saison, honorable ou exceptionnelle ? Les prochaines journées vont en décider, dont certaines s'annoncent hautes en couleurs (Montpellier, Marseille, Lyon).

En attendant, un contrat a été rempli avec la manière: couler Rennes en rade. Si on ajoute deux matchs solides face à Lens et Paris contre un raté à Sochaux, le bilan est positif en ce mois d'avril qui était plein de périls.

Les images du mois:

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et des mots:

Le reporter de RTL en manque pour décrire le but de Nolan qui a frappé comme la foudre.

Steven Le Roy plus lyrique que jamais le lendemain du derby:

Dans un stade plein, chaud comme peu de galettes-saucisses les Brestois ont logiquement battu le voisin rennais, 2-0, grâce au retour du messie et à un petit supplément d'âme. Brest aime l'irréel.

On a beau dire, faire, triturer le problème dans tous les sens et poser l'équation qui change le plomb en or, un Brest-Châteauroux en entier sous la pluie ne vaudra jamais cinq minutes d'un Brest-Rennes sous le soleil. Ainsi va la nature humaine du supporter de football, qu'il soit fervent ou austère qui se marre: à l'approche des grands matchs où se mélangent l'odeur des derbies et les effluves du haut niveau, l'ambiance se colore de cette attente fiévreuse et de cette mystique indicible qui nimbent les abords des stades, certains soirs seulement. C'est ainsi qu'à l'heure où le soleil rase le bitume de la route de Quimper, le mélange des rouge et noir du bout de la RN 12 et des rouge et blanc de l'autre bout de la route coule comme une rivière bretonne au printemps, à l'intérieur du vieux Francis-Le Blé. Dedans, claquent déjà des «gwen ha ruz» déversés par milliers pour rappeler que Brest la Rouge n'a jamais fait les choses comme à la capitale. 

Les chefs d'oeuvre populaires 

Après, bien sûr, le ballon roule dans une ambiance presque surnaturelle, entre les pieds des Noirs de l'Est breton, accueillis par un moqueur «Bienvenue en BZH» par des Ti'zefs frondeurs et volontiers taquins. Ce qui n'est pas une nouveauté. Ce qui n'est pas une nouveauté non plus mais un émerveillement permanent est le culot de l'idole du peuple blanc qui allume une magie artificière de 30 bons mètres, qui lève un stade en une micro-seconde et couche le gardien rennais dans le même moment... Noooolan Roux est de retour, marchant sur l'eau. Un bon signe, veut-on croire, quand les ombres de la descente lèchent les voûtes plantaires d'une pleïade d'équipes. Mais là n'est pas le sujet du soir, aussi bizarre que cela paraisse. Le sujet du soir se fond dans la splendeur du second but Grougi-Lesoimier, acclamé par des «ici, c'est Brest!» rageurs et malpolis, scandés comme la revanche inconsciente de l'ouvrière d'ici sur la bourgeoise de là-bas. Qui pourrait prétendre le contraire? 

On cause plaisir 

Après, bien sûr, le bonheur se touche du doigt. L'impalpable se palpe comme pour exorciser toutes ces saisons en enfer où le voisin géant draînait des cars de tout le Finistère quand Noisy-le-Sec venait faire la pige en Ponant. Une sale époque purgée jusqu'à la lie, hier soir. Il sera grand temps de parler maintien et autres tourments de statisticien un autre jour. Là, on cause plaisir, c'est déjà beaucoup plus important.

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